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Regard sur l'actu

Que cache le seuil de pauvreté ?

28 Septembre 2010 , Rédigé par Pierre Tebaldini Publié dans #Solidarite

guillotine.gifCe matin, un chiffre est tombé comme un cheveu sur la soupe : 13 % de la population française vit sous le seuil de pauvreté. Avant de se féliciter de la légère baisse (en 2007, c’était 13,4%) ou de s’émouvoir du nombre trop important de pauvres en France, plongeons dans l’univers des chiffres et des définitions de l’INSEE.

 

 

Premièrement, le seuil de pauvreté en France n’est pas le seuil de pauvreté absolu tel qu’il est évoqué fréquemment. Il ne s’agit pas d’un dollar par jour. Non, en France et en Europe, le montant de l’indice de pauvreté correspond à 60 % du niveau de vie médian. En France cela revient à dire que les foyers gagnants moins de 60 % de 18 990 € net par an sont considérés comme vivant sous le seuil de pauvreté. Le montant de 11 394 € correspond au revenu annuel net auquel on ajoute les prestations sociales et où on enlève les taxes et impôts directs (impôts sur le revenu, taxe d’habitation, CSG et CRDS). Cela correspond à des ménages qui gagneraient moins que le SMIC mensuel (les allocataires du RSA, de l’allocation de solidarité aux personnes âgées, les personnes travaillant à temps partiel, etc…).

 

 

Deuxièmement, il faut noter que les foyers fiscaux dont la personne de référence est un étudiant ne sont pas comptabilisés. On peut s’étonner de ce choix mais cela pourrait s’expliquer par une longue argumentation fiscale (concernant le choix fiscal d’un foyer fiscal à 2 parts et demi, où d’un foyer fiscal à deux parts et un à une part). Mais gardons bien en tête que les étudiants sont exclus de ce calcul. 

 

 

Alors comment analyser le seuil de pauvreté ? 

- De manière alarmiste et alarmée : cela fait des années que le pourcentage de la population française vivant sous le seuil de pauvreté ne varie guère. Que fait l’Etat ?

- De manière enjouée : chaque année, le revenu médian augmente ce qui entraine une augmentation du seuil de pauvreté et pourtant le nombre de ménage sous ce seuil n’augmente pas ce qui veut dire que l’ensemble de la population voit ces revenus augmenter. 

- De manière réaliste : il s’agit d’un indicateur qui a ces défauts et ces qualités. Parmi ces qualités, il y a la constance des calculs qui permet de suivre une évolution au fil des années. 

 

 

Le seuil de pauvreté est calculé sur les revenus et non sur les acquis. Une personne propriétaire d’un logement avec un crédit remboursé touchant 1 000 € par mois vivra surement mieux qu’une personne gagnant 1 200 € et payant un loyer de 400 € par mois. Pourtant le premier sera sous le seuil de pauvreté (à cause de son imposition) alors que le second non. 

 

 

Chaque indice a ces limites, on peut aujourd’hui être sous le seuil de pauvreté (qui ne prend en compte que les revenus) et payer l’ISF (impôt prenant en compte le patrimoine). Donc, je me répète, l’important c’est bien de suivre les évolutions de tendances et non de prendre un chiffre à l’instant t. 

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