Les musulmans et la politique
Qu’ils le veuillent ou non, les musulmans sont parties prenantes du discours politique. Ils sont pris pour cible par le parti de la famille Le Pen. Il est donc logique que l’électorat musulman boude le FN. Par contre, les résultats de l’enquête d’opinion réalisés par l’IFOP et publiés par le Figaro sont à mon sens surprenants.
Que le vote musulman soit plus axé à gauche n’est pas une surprise. Une grande partie des musulmans est issue de l’immigration. La gauche a toujours cette image accueillante. Par contre, c’est l’ampleur des résultats qui est frappante : dès le premier tour, 57 % des musulmans ont voté pour François Hollande et au second tour, on atteint 86 %.
Certes l’UMP avait voté la loi sur le port du voile intégral (on remarquera que la gauche n’est pas revenue dessus alors que seuls deux députés socialistes l’avaient votés) mais c’est tout de même Nicolas Sarkozy qui a poussé la création d’une instance, CFCM, pour établir un dialogue entre l’Etat et les musulmans.
C’est d’autant plus étrange que localement la différence de gestion des cultes ne se fait pas en fonction de l’étiquette politique mais bien en fonction des édiles. Il y a des villes gérées par la droite où la relation avec les musulmans se passent bien (en Seine-et-Marne, on peut citer Ozoir-la-Ferrière) et des villes PS où les musulmans se sentent méprisés (en Seine-et-Marne, on peut prendre comme exemple Noisiel).
La parution de telles études ne doit pas pousser les politiques au communautarisme. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale (1er article de la constitution). Chacun doit pouvoir y trouver sa place sans que soit fait une place sur mesure à qui que ce soit.