Un ordre des priorités très particulier

Après le marasme de l’équipe de France de football, après la vendetta des journalistes vis-à-vis de Raymond Domenech et des bleus, après une médiatisation à outrance d’un simple événement sportif, Nicolas Sarkozy n’a pu résister à l’idée de rencontrer aujourd’hui Thierry Henry. Le président français avait-il un trou dans son agenda pour recevoir le jour du Barca ? Non, mais il a su faire de la place.

Comment ? En déplaçant un footing ? Non. En disant à un de ses visiteurs du soir de venir le lendemain ? Non. En déplaçant un rendez-vous avec un ministre alors ? Non plus. Il a simplement choisi de ne pas recevoir son rendez-vous prévu à 11h en laissant le soin à un ministre d’assurer la permanence.

Le président de la République avait rendez-vous avec Coordination Sud pour préparer les G 8 et G 20 qui se dérouleront dans quelques jours. Coordination Sud est un collectif qui regroupe près de 150 ONG françaises (Aide et Action, Handicap International, Fondation Abbé Pierre, Action contre la faim, ATD quart Monde, Aides, Emmaüs, Secours Populaire, Secours Catholique, pour ne citer que quelques associations). La Coordination Sud voyant où se situaient les priorités du président de la République a choisi de ne pas rencontre le ministre.

Je dois avouer ne pas comprendre que l’on préfère mettre de côté des associations qui font tant de bien aux plus démunis pour recevoir un simple joueur de football. Je trouve cela insultant pour toutes les personnes qui œuvrent au sein des ONG, pour tous les parrains et marraines, pour tous les donateurs et pour toutes les personnes qui reçoivent l’aide des ONG. Des excuses seraient les bienvenues. Le pire est que personne ne parle de l’annulation du rendez-vous avec les ONG, les médias sont tous postés dans les grilles de l'Elysée pour voir Nicolas avec Thierry.

Quand un ballon vaut plus qu’une vie, quand on scrute les résultats de football avec plus d’intérêt que les chiffres du chômage, on dit que le monde est devenu foot et que c’est bien dramatique et pourtant, j’aime ce sport mais là, c’est écœurant.