Un peu de cynisme : comment fonctionne les politiques

Pendant que les socialistes se disputent concernant les fameuses (fumeuses  ?) primaires, pendant que les communistes tentent désespérément de bloquer la candidature de Jean-Luc Mélenchon au présidentielle, pendant que Dominique de Villepin essaye de former un groupe parlementaire contre N. Sarkozy, le remaniement continue d’animer l’UMP et ses alliés. 

Nous n’en sommes plus au temps des supputations, mais bien à celui des réglements de comptes et des coups bas. Il y a ceux qui annoncent leur sortie, en la présentant comme un choix alors qu’elle sera subie. Il y a ceux qui ceux qui prétendent à la promotion et devenir premier ministre. F. Fillon les en remercie par des petits piques et en mettant en lumière les imperfections de chacun, nous y reviendrons. Et puis, il y a ceux qui aimeraient faire une arrivée ou un retour même si cela gêne leur parti. 

Parlons de François Fillon qui distribue, discrètement mais sûrement, les coups. Michèle Alliot-Marie est pressentie pour son poste et bien que cela ne tienne, il met en cause l’un de ses proches collaborateurs dans l’affaire des révélations sur l’affaire Bettencourt. Mieux David Sénat est mis en examen dans une affaire de jeux illégaux (le timing est parfait pour gêner MAM). Jean-Louis Borloo est insistant, donc comme par hasard, des « révélations » fuitent dans la presse sur les ambitions de l’ancien maire de Valenciennes. Mieux, il est annoncé qu’il prépare déjà son arrivée à Matignon comme cela était acté. Il n’y a rien de mieux pour savonner le terrain déjà glissant où se situent les prétendant au poste de premier ministre. 

Que va faire N. Sarkozy ? Nul ne le sait. On connait la fenêtre pour le remaniement qui aura lieu (sauf grande surprise) après l’examen par le Sénat du projet de loi sur les retraites. Je me lance au jeu des pronostics concernant le centre et l’ouverture : 

- JL. Borloo, premier ministre : il mérite le poste pour tout le travail réalisé en 8 ans au gouvernement. Il a l’avantage en plus de recentrer l’image (pas forcément l’action) du gouvernement  Enfin, cela va mettre un frein à la possible candidature du centre droit en 2012. 

- H. Morin sera sorti du gouvernement mais afin de vraiment annihiler les volontés de candidature à la présidentielle, un autre leader du Nouveau Centre rentrera au gouvernement. Par exemple, Jean-Christophe Lagarde qui peut apporter beaucoup par son expérience à Drancy (ville reprise aux communistes et dont les habitants sont heureux de vivre  au quotidien le changement).

- JM. Bockel et E. Besson : deux styles différents qui resteront aux gouvernements. 

- B. Kouchner, F. Amara : étant donné la faible visibilité des deux ministres et les critiques parfois émises, ceux-ci devront sûrement quitter leur poste. 

Si Jean-François Copé prend la main sur l’UMP, ce qui pourrait peut-être faire bouger un peu le parti, Nicolas Sarkozy lui fera sûrement le plaisir de promouvoir un élu de Seine et Marne pour contrebalancer le poids pris par le maire de Meaux. Chantal Brunel et ses prises de position sur le droit des femmes, sur la parité, serait une bonne recrue dans ce gouvernement. 

Il ne s’agit que de divagations qui ne s’appuient sur aucun fait, sur aucun écrit, sur aucune source (je ne connais pas David Sénat). Par contre, cela correspondrait bien à une règle hélas trop souvent utilisé en politique : les nominations sont souvent accompagnées de contreparties car l’on ne doit pas promouvoir quelqu’un sans créer un contre pouvoir pour ennuyer cette personne. C’est triste, peu constructif, mais cela permet aux gens en place d’y rester. 

Eh si la politique n’était qu’un combat pour garder son poste ? Cela expliquerait l’âge moyen des sénateurs, des députés, et de tous les élus.