Bettencourt : le polar de l’année

Histoire de gros sous, de famille, de politiques, de coucheries, de cœur, de journalistes, d’écoutes, d’enregistrements illégaux, tous les ingrédients sont réunis pour faire un best-seller. En plus, il faut ajouter les rivalités entre juges, un contexte politique difficile et une médiatisation à outrance. Je ne sais pas qui est l’auteur mais il mérite bien un prix pour le scénario, pour le choix des décors, pour le choix des personnages.

Au départ, nous entrons doucement dans l’histoire. Une fille décide d’attaquer les relations de sa mère. Alors que tout se déroulait dans le milieu feutré de Neuilly, la médiatisation a apporté une lueur nouvelle avec des écoutes illégales et le nom d’hommes politique laissant supposer un scandale politique. Des témoins qui auraient fait l’objet de propositions alléchantes, et une histoire qui n’en finit plus. 

En général, les héros dans ce genre de livre sont  des journalistes mais là, ils sont acteurs à 100 % en voyant même leur ordinateur volé, leur disque dur dérobé. Résultat, le bouquin manque de fil directeur, on oublie presque que l’histoire du début est une simple question d’argent entre la fille et sa mère dans la famille la plus riche de France et l’on mélange tout au point de confondre les noms cités avec les témoins. Les fantasmes prennent le pas sur la réalité. Par exemple, lors du passage du vol des ordinateurs, cela fait tellement gros que personne ne peut croire que le gouvernement français qui a les moyens de supprimer des données sans voler des pc, soit à la source des effractions.

Enfin, le rôle des personnages présentés comme moral est surprenant : une ex-juge qui se permet de porter des jugements véhéments sans preuve car elle n’est plus en poste, une opposition qui attaque sans cesse et sans fondement n’ayant pas non plus de pièce du dossier. C’est étrange mais l’auteur n’a pas souhaité laisser faire la justice.

On m’informe dans l’oreillette, qu’il ne s’agit pas d’un bouquin mais bien de la vie réelle… Après les enfants qui reproduisent ce qu’ils voient à la télé, voilà les adultes qui refont ce qu’ils lisent dans les livres.